Groupement Vignemale

En juillet 1941, un détachement précurseur est envoyé dans les Pyrénées afin d'étudier l'installation de Centres. 

Ce détachement se compose des Chefs KERANGUEVEN, VIGNES et l'Instructeur Alpin OLLIVIER. 

Après 15 jours de prospection, la Vallée d'Argeles Gazost est retenue pour implanter le premier détachement qui arrivera en août sous la conduite du Chef BONGARD.

Le PC s'installe à la villa Nigra à Argeles. Une reconnaissance profonde dans la région de Cauterets permet de jeter les premières bases d'un Centre.

Le 20 septembre arrive la première équipe qui doit installer le P.C. du Groupement avant de fournir l'échelon précurseur au Centre de Cauterets.

Le 15 octobre, le Chef VIGNES démarre le Centre de Cauterets et, dès son arrivée, occupe le Chalet du Lisey et l'Hôtellerie du Col de Riou à 1.958 m d'altitude (le chalet le plus haut de J.M.).

Le 1er novembre 1941, le P.C. indésirable à Argeles quitte cette ville pour s'installer à l'Hôtel des Bains à Lourdes.

Le 15 novembre, le Chef NOËL prend le commandement du Centre de Cauterêt et le Chef VIGNES devient adjoint au Chef du Groupement. 

Arrive également le Chef du Centre TRUTAT chargé des Services administratifs. Durant les dernières semaines de 1941, les effectifs arrivent au compte-goutte et le Centre de Cauterets peut occuper le Chalet du Marcadau à 1.866 m au fond de la Vallée du Marcadau.

Le 1er janvier 1942 le Centre de Cauterets devient Centre administratif du Groupement et prend le nom de Centre MAILLOUX.
Durant le mois de février, un important raid à ski permet de relier Urdos à Luchon en plusieurs étapes permettant ainsi de reconnaître une haute route de montagne d'hiver. Le raid réussi fera beaucoup de propagande pour J.M. dans la région et la presse régionale en fera de larges échos.

Le 1er mars 1942, le Groupement prend le nom de Groupement Vignemale.

Une reconnaissance dans la région de l'Estibe au-dessus de Luz-St-Sauveur par le Chef BONGARD et l'Instructeur OLLIVIER permet de jeter les bases d'un nouveau Centre.

Au mois de mai, le Commissariat PYRENEES est crée pour décentraliser les organes de comman­dement situés dans les Alpes, c'est le Commissaire FAYE qui en prend la tête. Il s'installe provisoirement à l'Hôtel des Bains à Lourdes.

Le 1er juin 1942, est créé le CENTRE ARNOUX, il s'installe à Luz-St-Sauveur et le Chef GOEPFERT en prend le commandement avec pour adjoint le Chef MORTAGNE.

Le 17 juin 1942 arrive au Groupement le Chef LAFARGUE qui prend la direction des Services administratifs tandis que le Chef TRUTAT est mis à la disposition du Commissariat en vue de créer un nouveau Centre dans la région de Luchon.

Le Chef LAHAYE s'installe fin juin à Laloubère pour constituer l'échelon précurseur de la section de vol à voile et modèles réduits. Celle-ci fonctionnera avec la collaboration du chef pilote de l'Aéro-club de Tarbes-Mazoyer. La section va former des pilotes de planeurs (brevet A et B).

Le 7 juillet 1942 le Commissaire -chef des groupements Jeunesse et Montagne désigne le Chef Henri de MONTMARIN, venant du Groupement Savoie, pour prendre le Commandement du Groupement Vignemale à compter du 1er août.

Les 12, 13 et 14 juillet 1942, sous la conduite de l’Instructeur BOYRIE, les Chefs et les secrétaires du P.C. du Groupement Vignemale font l’ascension de La Pique Longue du Vignemale (3.298m), le Chef Noël LACOUR en fait le compte rendu.

La vie du Groupement continue à s'organiser, le renforcement des effectifs continue petit à petit. Une équipe s'installe au lac d'Estaing. A sa demande, le Groupement assure lui-même ses incorporations. 

Le mois d'août voit beaucoup de changements dans le personnel d'encadrement : des Chefs partent, d'autres arrivent. L'arrivée du Chef de MONTMARIN donne une nouvelle impulsion au Groupement, des équipes du Centre Mailloux s'installent dans les Chalets de la Reine Hortense et les chalets de Lisey.

A l'Estibe, l'installation d'une équipe au mois de juin, permet de démarrer les travaux d'installation d'un petit téléphérique pour l'approvisionnement du chantier en matériaux.

Une étude est entreprise pour envisager l'installation d'un centre d'alpinisme à Gavarnie. Le site est exceptionnel et il se prête admirablement bien aux courses d'escalade. L'installation de ce centre doit-être envisagé rapidement car l'armée qui s'y installe tous les hivers risque d'en interdire l'accès. Cette décision débouche le 1er septembre 1942 sur la création du Centre ASSOLANT, à Gavarnie, il est commandé par le Chef THIOLLIER.

Désormais, le Groupement comprend trois centres et l'hiver arrivant, il convient de s'y préparer en se consacrant à l'installation des chalets. 
L'année se termine. Les travaux réalisés sont loin du programme prévu, des difficultés de toute sorte apparaissent. Le Groupement termine sa deuxième année dans les Pyrénées.

Le 1er janvier 1943, le  Chef de MONTMARIN donne la liste du personnel d'Encadrement ainsi que les Chefs de Service  responsables du Groupement VIGNEMALE et des Centres MAILLOUX, ARNOUX et ASSOLANT.

L'occupation de la "Zone Libre" rend les conditions d'existence très précaires pour les équipes disséminées dans la montagne. L'arrivée des troupes allemandes et des douaniers dans cette région frontière, réduisent à néant tout le travail réalisé qui doit se concrétiser l'année suivante.

Les premières mesures prises par l'occupant brise l'élan du Groupement :

- une bande de 30 km le long de la frontière devient zone interdite ; l'accès n'est est autorisé qu'aux seuls habitants de cette région :

- Interdiction de pratiquer les sports d'hiver dans la zone interdite, 

- évacuation des Centres hauts de la zone interdite,

- évacuation du Groupement des Hautes Pyrénées.

Les autorités Allemandes veulent se faire communiquer l'emplacement de toutes les équipes même hors de cette zone, leurs effectifs et soumettre leurs déplacements à autorisation préalable. Quelques dérogations permettent toutefois de ravitailler les équipes du Marcadeau, du Lisey, de l'Estèbe, de Gavarnie et Gèdre. La vie devient très difficile pour le Groupement.

Le 24 février une visite inopinée d'officiers allemands de la Commission de contrôle a lieu à Cauterets, Luz et Gavarnie. Malgré toutes ces tracasseries la vie continue. L'équipe installée à La Mongie assure le ravitaillement de l'observatoire du Pic du Midi dans des conditions parfois très difficiles.

Mais cette situation ne peut s'éterniser. Le 11 mars, le Chef VIGNES reçoit l'ordre du Chef de MONTMARIN, de replier les équipes du Marcadau, du Lisey, du Cambasque et Betpoury : repli qui sera terminé le 22 mars.

Le 26 mars 1943, les Allemands font savoir que la zone devra être évacuée pour le 1er avril, permettant, cependant, de laisser des équipes pour l'évacuation du matériel.

Le 28 mars ASSOLANT évacue Gavarnie et s'installe dans un hôtel à Lourdes, rejoint le lendemain par le Centre Arnoux.
Le 31 c'est au tour de Mailloux de partir pour Tarbes-Laloubère.

Le groupement doit se rassembler dans les Alpes et former un "Groupement Isère". Mais, si les premiers wagons partent bien pour Chambéry chargés du matériel des défunts Centres, le 7 avril, le Commissariat Régional des Chantiers de la Jeunesse de Toulouse fait savoir que les deux Groupements des Pyrénées doivent s'installer à Mauzac (Haute Garonne), les autorités italiennes s'opposant au repli dans les Alpes de Jeunesse et Montagne.

L'histoire des Groupements pyrénéens est terminée, les Groupements Vignemale et Comminges ne survivront pas à ce déplacement.
Le 1er avril 1943, à 10 heures, se tient aux monuments aux morts de Tarbes, la cérémonie marquant la fin de la présence des Groupements dans les Pyrénées, cérémonie chargée d'émotion, en présence des autorités civiles et religieuses.

L'installation au camp de Mauzac se fait dans la morosité, les chefs se demandant comment obtenir un "esprit montagne" dans une région de plaine. Les activités vont se réduire à du sport. On inaugure un cycle d'études d'instruction générale, des conférences sont dispensées. La perspective de partir pour des travaux agricoles pendant l'été est perçue avec soulagement.

Le Groupement existe encore pendant 6 mois, les jeunes sont occupés par les travaux agricoles dans l'Indre, viticoles à Lunel et Courson.
Les effectifs sont réduits au maximum : finalement le Commissaire-Chef décide de dissoudre le Groupement à compter du 30 septembre 1943. Les effectifs sont affectés aux groupements des Alpes, principalement à celui du Dauphiné.

A l'heure du bilan et malgré une existence assez brève, le Groupement Vignemale affiche un compte positif.  En dehors de la formation de son propre personnel, il participa au développement touristique des Pyrénées situées dans une zone alors très peu équipée. Au cours de l'hiver 1942, un tracé d'une haute route d'hiver fut reconnu avec le repérage de chalets-skieurs (souvent un simple abri de bergers). Des courses de ski inédites, précisèrent des emplacements de refuges. Le Groupement assura la surveillance et l'entretien sommaire des refuges existants dans sa zone.

CENTRE ARNOUX

Chef de Centre : GOEPFERT puis TEISSEIRE en octobre 1942.

Etabli à Luz-St-Sauveur depuis le mois de mai 1942, le Centre naît officiellement le 1er juin.

Le Centre n'atteint jamais son plein effectif. Créé avec 7 chefs et 32 volontaires, il ne dépassera jamais une cinquantaine d'hommes, des départs de chefs et des conditions de vie rendues difficiles empêchent son essor. 

Dépendant du Centre, une équipe est détachée à La Loubère près de Tarbes où se trouve le centre de vol à voile, de même qu'un groupe se trouve à La Mongie pour la formation des skieurs de compétition.

CENTRE MAILLOUX

Chef de Centre : GOAILLE

Créé le 1er janvier 1942 par le chef Noël, c'est le chef GOAILLE qui en prendra le commandement à compter du 1er août de la même année. Les équipes de ce Centre sont réparties autour de Cauterêts, en particulier dans le Marcadau, au refuge Wallon à 1.866 m d'altitude. Là, 20 jeunes passent l'hiver, le ravitaillement arrivant 3 fois par semaine, porté à dos d'homme par l'équipe du PC. Une équipe s'installe au chalet de Lisey, et déux autres dans les chalets de la Reine Hortense, sur les flancs du Viscos ; enfin une sixième équipe occupe le chalet du Mamelon Vert, à quelques minutes de Cauterêts.

En été, les activités du Centre sont orientées vers le forestage et l'amélioration de l'habitat. Le manque de matériel, réduit les activités de montagne, surtout en hiver.

Le 31 mars 1943, le Centre doit évacuer la zone frontière, il est déplacé à Tarbes Laloubère.

                      Equipe de Foucauld

Cette équipe dépend du Centre Mailloux

CENTRE ASSOLANT

Depuis juillet 1942, des volontaires sont installés à Gavarnie, mais il s'agit d'un simple camp d'altitude du Groupement, pour l'été. Ce n'est qu'à la fin du mois d'août que le chef FAYES décide d'y installer un Centre, le Chef THIOLLIER est chargé de l'organiser. Le Centre Assolant naît officiellement le 1er novembre 1942.

Constitué de 64 chefs et volontaires, l'effectif est rapidement porté à 120. Les jeunes sont installés dans les fermettes ou autres dépendances éparpillées dans Gavarnie et une forte équipe s'installe à Gèdre (Chef DANNE). Le matériel montagne est récupéré auprès d'un détachement du 151ème R.I. qui était en poste dans cette région jusqu'au débarquement en Afrique du Nord. L'activité principale de l'été se réduit à l'abattage des pins afin d'assurer la provision de bois pour l'hiver. D'autres jeunes participent à la réfection d'une portion de la route qui a été emportée par le Gave en crue ; ce geste donne droit de cité aux Volontaires de JM, auprès des gens du pays qui leur ont manifesté un accueil très réservé.

Le Centre Assolant est officiellement dissous le 22 avril 1943. Les cadres sont éparpillés entre les Centres Castanier, Arnoux et au Groupement en attendant une affectation définitive.

Père-Cent réalisé par un des équipes pas encore identifiée : Consulter le document                        Fonds Bertrand Beylie

                      Equipe de Gèdre

Chef d'Equipe : DANNE

CENTRE CASTANIER

Chef de Centre : LAHAYE puis ICARD début 1943.

Le PC de ce centre est installé à Lourdes, dans l'hôtel des Bains. Le Centre regroupe les différents services du Groupement.

Durant l'hiver 1943, deux fois par semaine, un détachement du Centre stationné à la Mongie, au pied oriental du Tourmalet, monte les caisses de matériel et le ravitaillement de l'observatoire du Pic du Midi de Bigorre (2.877). Avant la guerre, ce ravitaillement était assuré par des porteurs civils de la vallée. Après l'armistice, grâce à J.M., le personnel de l'observatoire put-être maintenu à son poste.