Groupement Comminges

Le groupement est né de la volonté commune des Chefs TRUTAT et JEANEL, tous deux originaires des Pyrénées, qui se trouvent au Commissariat de Grenoble. Ils rêvent d'une plus large implantation de Jeunesse et Montagne  dans cette partie de la France qu'ils connaissaient si bien. Après la création du Centre du Vignemale, ils proposent  de créer un autre Centre dans la partie plus à l'est de la chaîne montagneuse.

De nombreux projets sont établis et soumis au Commissaire-Chef de ROUSSY de SALES qui en accepte le principe. Ainsi naît le Groupement Comminges.

Durant le mois d'août 1942, un élément précurseur fort de 4 chefs s'installe à l'hôtel de Bordeaux à Luchon, rejoint rapidement par d'autres Chefs qui vont se voir confier la mise sur pied des Centres.

Deuxième Groupement des Pyrénées, il se compose :

- du Centres SCOTTE,  PC à Luchon, Chef ABBADIE

- du Centre LAMON, PC à Garin, Chef SAUTOT

- du Centre HERTAUT,  PC à St-Paul-d'Oueil, Chef O'BYRNE.

A la fin du mois d'août le baux de location de divers immeubles, ateliers, garages, écuries sont passés. Le PC s'installe au "Bois chantant", belle villa dans un parc, rendue célèbre par un procès entre Alphonse XIII, roi d'Espagne, à qui elle avait été donnée en héritage, et les héritiers légitimes.

Les premières équipes arrivent fin août, venant de Lourdes, où le Commissaire des Pyrénées, FAYE avait gonflé dans un premier temps les effectifs du Vignemale. Il envoie les équipes ainsi constituées dès que le Centre de Comminges est prêt à les recevoir.

Une équipe de compétition d'une quarantaine de volontaires est créée, disposant de tout le site et des installations de Super-Bagnères pour son entraînement. Elle s'installe à Poubeau sous la responsabilité du Chef ROCHETTE et plus tard  du Chef MORTAGNE.

Malgré la bonne volonté et l'enthousiasme de tous, le Groupement n'arrive jamais à prendre son rythme de croisière, confronté aux mêmes difficultés que le Groupement Vignemale.

Le Groupement Comminges subit un sort identique à celui du Vignemale. Il est replié à Mauzac en avril 1943, non sans avoir auparavant terminé la construction du refuge situé au cirque de Graoues.

Après la dissolution, le personnel du Groupement obtient l'autorisation de porter sur la patte d'épaule les armes de Luchon : "Quatre stelles d'or sur fond de gueules" qui étaient la marque distinctive du Groupement. Cette dérogation que l'on retrouve citée dans certains textes écrits après la guerre, ne semble pas avoir été réellement appliquée.

CENTRE SCOTTE

Chef de Centre : ABBADIE

C'est le Centre de service pour le groupement. Il est fort de 120 volontaires au moment de la dissolution. Le PC est abrité dans une villa "les Bois Chantants" en dehors de Luchon, derrière le stade municipal sur la route de Montauban. Après un incendie survenu le 5 décembre 1942, le PC se déplace dans une autre villa : "La Potinière", les jeunes sont répartis dans plusieurs maisons. 

L'activité principale du "Centre bas" est la coupe de bois dans la vallée de Larboust et les tâches administratives propres à un centre de service.

CENTRE LAMON

Chef de Centre : SAUTOT

Le centre augmente petit à petit ses effectifs : 10 volontaires à ses débuts, il en compte 180 au moment de la dissolution. Outre l'Equipe du Centre, 5 Equipes s'installent dans les villages voisins, Gouaux de Larboust (Equipe Arlaud), Portêt-de-Luchon Jurvielle (Chef BRIOUDE) et 2 équipes à Poubeau (Chef PARNOT), la sixième prévue au port de Peyresourde n'a pas le temps de se constituer, la dissolution du Groupement intervenant avant.

Les Equipes, outre les coupes de bois, participent à la construction d'une route, de Garin à Gouaux, à des travaux d'adduction d'eau au village de Poubeau et la remise en culture de terrains abandonnés.

                      Equipe du Centre

                      Equipe Arlaud

Chef d'Equipe : James CARPENTIER

Moniteur Alpin : Maurice JEANNEL.

En octobre 1942, une Equipe dépendant du Centre Lamon est installée à Gouaux de Larboust, petit village proche du col de Peyresourde et de la vallée d'Ob.

Dans le courant de l'hiver 42/43, J. CARPENTIER propose au Centre et au Groupement, qui acceptent, de baptiser l'Equipe du nom de Jean ARLAUD. Ce choix est justifié par la proximité du pic du Gourges Blancs, au sommet duquel J. ARLAUD avait trouvé la mort en 1938, entraîné par la chute d'un bloc de pierre.

L'Equipe Arlaud remporte les championnats d'hiver du Groupement en février 1943, ce qui lui vaut l'honneur de représenter le Commissariat des Pyrénées aux championnats de l'Alpe d'Huez le 14 mars 1943. En avril, après la dissolution des Centres pyrénéens, l'Equipe est repliée à Mauzac, près de Toulouse, d'où chacun va partir pour des destinations diverses. 

                      Equipe à Portêt de Luchon

Chef d'Equipe :  BRIOUDE

                     Equipe à Jurvielle

Chef d'Equipe : BRIOUDE

                      Equipe à Poubeau n°1

Chef d'Equipe : PARNOT

                      Equipe à Poubeau n°2

Chef d'Equipe : PARNOT

CENTRE HERTAUT

Chef de Centre :  O'BYRNE.

Le Centre est créé le 1er  février 1943 dans la Vallée d'Oueil.

 De nombreux projets sont prévus pour le Centre comme la construction d'un four à chaux, d'une scierie et la réfection de chemins vicinaux dans la vallée d'Oueil. 

Le Chef O'BYRNE n'aura pas le loisir de mener à bien ces tâches. Arrivé à Cires le 2 février avec la première équipe, il met ses volontaires au travail, un mois après, un chalet remis à neuf accueille à Caubous la deuxième équipe, 15 jours encore et le PC descend à Saint-Pol-d'Oueil où le rejoint la 3ème équipe... 

Le 1er avril le Centre est dissout. Toutefois, l'existence de celui-ci ne s'arrête pas pour autant.

Après la dissolution-du Groupement Comminges et un bref passage à Mauzac, une partie du Centre Hertaut est repliée à St Firmin en Valgaudemar, dans les Alpes, sous la conduite du chef O'BYRNE.

L'exil des Pyrénées dans les Alpes est "adouci" par le fait que les équipes peuvent conserver leur patronyme. 

Le Centre de St-Firmin qui vient d'être créé reprend l'appellation de Centre Hertaut et installe son PC à Aspres-les-Corps, répartissant ses équipes dans le triangle formé par Corps, Entrepierre, St-Maurice-en-Valgaudemar, en passant par les Blachus, Le Séchier et les Préaux. L'activité principale est tournée vers le forestage... et l'aménagement de l'habitat car, sur ce point, les volontaires connaîssent des conditions de vie très difficiles, étant obligés de s'installer dans des ruines envahies de ronces qu'il faut bien restaurer.

"Hertaut" reste l'unique exemple d'un centre né dans les Pyrénées qui survécut un temps dans les Alpes, après l'évacuation.

Toutefois, ne pouvant échapper à son destin de grand voyageur, "Hertaut" termine son existence mouvementée à Toulouse dans les Ateliers Industriels de l'Air qu'il rejoint en novembre et décembre 1943, en compagnie du Centre Hyvernaud.